Bretagne Info Nautisme
© Benoit Stichelbaut

Marine et nautisme dans un même bateau

26 avril 2024
La Marine doit réduire la toile ; le secteur du nautisme cherche du personnel compétent. Une convention va faciliter la reconversion des jeunes marins.

L'amiral Pierre-François Forissier, chef d'état-major de la Marine nationale, et Annette Roux, présidente de la Fédération des industries du nautisme, ont signé une convention, mardi 15 juillet 2008, sur la frégate Tourville, à Brest. Pas un hasard.

« Sur cette frégate, la moyenne d'âge de l'équipage est de 30 ans, rappelle le « patron » des marins. Ils quittent tôt le service actif, parce que la mer, c'est exigeant et fatigant. Eux qui ont donné la meilleure époque de leur vie, nous devons leur assurer une reconversion. Leurs compétences, que nous avons formées, doivent aller vers l'industrie, qui en a besoin. »

« Depuis dix ans, nous connaissons une croissance extraordinaire, complète Annette Roux, qui a fait de Bénéteau le leader mondial de la plaisance. Il nous faut recruter 1 000 à 1 500 personnes chaque année. » Le secteur, qui compte 45 000 salariés, 2 000 à 3 000 entreprises, attire. Mais, né voilà quarante ans, il est confronté au vieillissement de ses effectifs : « 22 % des salariés ont 55 ans. »

Les électroniciens de la Marine trouveront sans problème une reconversion, alors que les systèmes de navigation et la motorisation des navires sont de plus en plus sophistiqués.

De même, la construction en matériaux composites est la spécialité qui recherche le plus de techniciens. Sur les navires, il faudra toujours des menuisiers. Enfin, il faut aussi des hommes sachant entretenir tous ces voiliers, vedettes et autres yachts, qui ont besoin d'être réparés. Les ex-navigants des bateaux gris, habitués à la polyvalence, ont le profil des agents d'entretien recherchés par « une clientèle qui exige de plus en plus de qualité et de rapidité de service ».

La convention prévoit une priorité d'accès des marins dans les centres de formation du nautisme. Dans un premier temps, dix places leur seront réservées pour chacun des quatre métiers d'agent d'entretien, d'électronicien, de technicien des composites, de menuisier. Soit 40 places par an. « Cela paraît peu, mais leurs compétences leur assurent un emploi à la sortie de leur formation », assure la Fédération.

Yannick GUÉRIN. Ouest France
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