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© Yannick Le Gal / CRTB

Arrivée victorieuse de Jérémie Beyou lors de la transat New York - Vendée

1 janvier 2017
Jérémie Beyou (Maître CoQ) a remporté la première édition de la New York – Vendée (Les Sables d’Olonne) en juin 2016. Cette victoire transatlantique est sa première en IMOCA60 en solitaire. Le Finistérien, qui s’impose devant Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) et Alex Thomson (Hugo Boss), s’affirme comme un très sérieux prétendant à la victoire dans le Vendée Globe, qui s’élancera des Sables d’Olonne le 6 novembre prochain.
Arrivée victorieuse de Jérémie Beyou lors de la transat New York - Vendée

Avant même sa victoire sur cette première New York – Vendée (Les Sables d’Olonne), il ne faisait guère de doute que Jérémie Beyou fait déjà partie des grands skippers solitaires français. Ses trois victoires sur la Solitaire du Figaro en 2005, 2011 et 2014, sur des Figaro Bénéteau monotypes, comme ses deux titres de champion de France de course au large, étaient déjà des gages évidents de son potentiel de régatier. S’il a tardé à s’imposer en IMOCA, c’est que la concurrence est rude dans la classe reine de la course au large en monocoque, mais aussi parce que la poisse qui l’a poursuivi a parfois été plus persistante que le brouillard au-dessus de New York. Jérémie Beyou a porté comme un poids ses deux abandons dans les Vendée Globe sur lesquels il s’est aligné. En 2008-2009, il est victime d’un démâtage au large du Brésil et, en 2012-2013, c’est le vérin de quille de l’ancien Foncia – sur lequel Michel Desjoyeaux avait gagné la précédente édition – qui rend l’âme au large du Cap-Vert.
Il y avait eu, auparavant, un abandon pour raisons personnelles sur la Route du Rhum 2006 (sous les couleurs de Delta Dore), mais aussi une deuxième place sur la Route du Rhum 2014 où il avait pris la deuxième place de la catégorie IMOCA, derrière un certain François Gabart… En double, Jérémie Beyou connaît autant d’heures de gloire que de moments de frustration : une victoire, en 2011, sur le Virbac-Paprec 3 de Jean-Pierre Dick et une troisième place avec Christopher Pratt en 2013 sous les couleurs de Maître CoQ ; un abandon, en 2015, sur casse matérielle avec Philippe Legros.

« Cette victoire est un grand bonheur parce que c’est une transat en solitaire, en IMOCA60. J’avais déjà gagné en double sur une Transat Jacques Vabre, mais là, j’étais tout seul. En plus, j’arrive en France, ici aux Sables d’Olonne. C’était aussi l’objectif de toute la flotte que de se jauger sur cette Transat : il fallait performer pour se rassurer avant le départ du Vendée Globe. Et c’est juste génial. »

Olivier Blanchet / DPPI / Maître CoQ

Temps de course : 9 j 16h 57min 52 s
Distance théorique entre Ambrose Light (New York) et Nouch Sud (Les Sables d’Olonne) : 3100 milles
Distance effectuée : 3 460 milles
Vitesse moyenne : 14,85 nœuds
Sa victoire, de mercredi 8 juin sur la New York – Vendée, ne doit pas tout, loin de là, à la vague d’avaries qu’a connue la flotte le lendemain du départ.

© Mark Lloyd / DPPI / Maître CoQ

Certes, le demi-tour à Newport des IMOCA60 à foils endommagés (StMichel-Virbac, Banque-Populaire VIII – tout frais vainqueur de The Transat Bakerly – et Safran), mais aussi le demi-tour pour les mêmes raisons de Quéguiner – Leucémie Espoir, et l’arrêt aux Açores de PRB, ont éclairci le champ de jeu. Mais Jérémie Beyou aura maîtrisé les « foilers » de Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) et d’Alex Thomson (Hugo Boss), réputés pour être deux des bateaux au plus fort potentiel de vitesse de la flotte IMOCA60.

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Maître CoQ est un bateau de la précédente génération. Mis à l’eau en 2010, sous les couleurs de Foncia 2 avant de passer rapidement sous la bannière Banque Populaire, il est le fruit de la collaboration du cabinet d’architectes VPLP, d’un autre architecte, Guillaume Verdier, et du savoir-faire de Michel Desjoyeaux. C’est avec ce bateau qu’Armel Le Cléac’h a terminé 2e du Vendée Globe 2012-2013, à un tout petit peu plus de trois heures de François Gabart (Macif). En janvier 2016, Jérémie Beyou faisait équiper son plan VPLP-Verdier de foils (ces dérives courbes qui permettent de sustenter le bateau) de deuxième génération. Et, pour sa première sortie au large en course, Jérémie Beyou vient sans doute de prouver qu’il a fait le bon choix.


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