Bretagne Info Nautisme
© Yannick Le Gal / CRTB

Sidney Gavignet, arrivé 5ème à la barre du MOD 70 Musandam-Oman Sail

1 janvier 2017
Arrivé à Pointe-à-Pitre en cinquième position de sa classe en 8 jours, 19 heures, 15 minutes et 24 secondes sur le MOD 70 Musandam-Oman Sail, Sidney Gavignet a d’ores et déjà réussi son pari sur la Route du Rhum: celui d’emmener son trimaran de l’autre côté de l’Atlantique. Rencontre avec un marin attachant qui s’est mis au service du pays de Sinbad le marin.

© David RAYNAL
A 45 ans, Sidney Gavignet est l’un des marins français au parcours le plus complet et le plus éclectique. Ses talents vont de la voile légère aux grandes épopées autour du globe, plusieurs campagnes sur la Witbread/Volvo Ocean Race, l’America’s Cup, et toutes les grandes classiques hexagonales, que ce soit en équipage ou en solo, en mono ou multicoque. Ce navigateur sportif et attachant est aussi l’archétype du marin à l’anglo-saxonne, très à l’aise dans les équipes internationales au sein desquelles il a su se fondre depuis ses premières courses au large. Pas étonnant dans ce cas que le Sultanat d’Oman l’ait choisi en 2010 pour mener des défis sportifs et former des coureurs omanais. A la barre du MOD 70 Musandam-Oman Sail, il participe à sa deuxième Route du Rhum (en 2010, il avait été récupéré au large des Açores après une avarie de structure sur un autre trimaran, Oman Air). « Arriver à traverser avec ces bateaux-là est déjà une performance. Mon challenge était d’emmener le trimaran de l’autre côté. C'était une belle régate, on est allé vite. Mais je suis déçu, je ne vous le cache pas. J'ai fait 99% de mes erreurs dans les deux dernières heures de course. C'est quand même une très belle course avec de magnifiques bateaux. C'est chouette quand on arrive à dormir à 30 nœuds, quand on connaît bien la bestiole. Mais je ne ferais pas ça tous les jours ! » a-t-il confié à son arrivée en Guadeloupe le 11 novembre.

Trimaran de 21 mètres

Comme ses deux congénères Groupe Edmond de Rothschild et Paprec Recyclage, Musandam Oman Sail est né de la jauge MOD 70 créé en 2010. Pour la Route du Rhum, ces trois (ex)monotypes ont été légèrement customisés, surtout pour être adaptés au solitaire, une plage d’utilisation qui n’était pas prévue initialement pour ces grands trimarans de 21 mètres. Des ballasts arrière ont été ajoutés, les pilotes automatiques améliorés, tous disposent d’un système Upside Up (largage anti chavirage).

© VINCENT CURUTCHET

A bord de Musandam Oman Sail, une cellule de vie a été créé à l’avant du cockpit de sorte que le skipper n’ait pas à entrer à l’intérieur du bateau et soit prêt à intervenir immédiatement pour manœuvrer. Sidney Gavignet est probablement avec Francis Joyon en classe Ultime le skipper qui a le plus navigué avec son bateau. « J’ai établi un rapport particulier avec ce bateau, peut-être parce que je suis avec lui depuis qu’il existe. Sur ces trimarans, la navigation en solitaire exacerbe notre sensibilité. Elle nous fait vivre en permanence sur le fil et nous rapproche de l’absolu. J’ai déjà 30 ans de course à la voile derrière moi et je n’ai jamais eu ce genre d’émotions pour un bateau. Auparavant, les bateaux n’étaient pour moi que de beaux outils pour gagner des courses » souligne Sidney.

Oman et la mer : une grande histoire !

Surnommé le Sultanat de la mer, Oman est entouré par l’océan Indien au Sud et le Golf arabique au Nord qui se rejoignent dans la mer d’Oman. La relation privilégiée entre Oman et la mer perdure depuis de nombreux siècles. Les marins omanais pratiquent l’art de la navigation avec des techniques ancestrales bien ancrées. Aujourd’hui, le secteur maritime a pris de l’ampleur à Oman et constitue un véritable essor pour le pays. De ce fait, le sultanat a mis en place une politique maritime bien définie pour contribuer au bon développement d’Oman, en passant par les participations aux grandes manifestations internationales sportives de voile, telles que la Route du Rhum. Oman Sail est une initiative nationale lancée en 2008 qui par le pouvoir du sport contribue au développement des Omanais.
©VINCENT CURUTCHET

Le programme s’est engagé à enseigner la voile à 70 000 jeunes omanais d’ici 2020 à travers huit écoles, dont quatre sont déjà opérationnelles. En participant à des épreuves de voile à domicile et à l’étranger, l’objectif est de raviver le patrimoine maritime d’Oman et de développer l’image internationale du pays comme destination de premier ordre pour le tourisme et les investissements étrangers. Oman Sail cherche à insuffler la confiance et à transmettre à toute une génération d’Omanais de précieuses compétences dans leur vie de tous les jours. « Nous avons réussi à augmenter le pourcentage d’Omanais à bord. Ils naviguent de mieux en mieux et peut-être qu’ils pourront un jour partir comme moi sur une course transatlantique en solitaire. Pour preuve, nous avons remporté en août le Tour des îles Britanniques en équipage. Nous étions six à bord, trois Omanais et trois professionnels. C’est ma fierté de réussir à obtenir des résultats sur cet aspect. Car il est évident que sans les Omanais, ce projet n’a pas de sens » rappelle pour conclure Sidney Gavignet.

Arrivée de Sidney Gavignet en Guadeloupe

Source : journaliste David RAYNAL pour Bretagne Info Nautisme

- Site web du coureur : www.sidneygavignet.com
- Facebook du coureur : sidney.gavignet
- Twitter du coureur : @SidneyGavignet
www.omansail.com


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